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Perpétuer la tradition et aspirer à des soins inclusifs

12 juin 2024.

À titre de partenaire de l’Équipe Santé Ontario de Frontenac, Lennox et Addington (ÉSO FLA), la Première Nation algonquine d’Ardoch se voue à forger l’avenir des soins de santé dans notre région. Nous nous engageons à collaborer avec les résidents des communautés autochtones et à intégrer leurs enseignements et outils dans notre travail. Grâce aux connaissances de la Première Nation algonquine d’Ardoch, nous aspirons à créer un système de santé plus inclusif et plus efficace qui reconnaît et intègre les pratiques de santé autochtones, améliorant ainsi les issues cliniques pour les peuples autochtones.

Nous avons tenu des échanges avec Mireille LaPointe, membre de la Première Nation algonquine d’Ardoch, pour comprendre les aspirations de cette communauté pour ce qui est de l’avenir des soins de santé des Autochtones, l’influence des voix autochtones dans le façonnement de la conception et la prestation des soins de santé, ainsi que l’empreinte qu’elle espère laisser par sa participation sur les initiatives de l’ÉSO FLA et de la communauté au sens large.

À propos de la Première Nation algonquine d’Ardoch
La Première Nation algonquine d’Ardoch est une Nation Anishinabek profondément enracinée dans les bassins hydrographiques du Madawaska, du Mississippi et du Rideau. Aujourd’hui, ses membres vivent à Ardoch, mais aussi dans des endroits comme Carleton Place, Westport Peterborough, Toronto et bien d’autres, mais comme le dit si bien Mme LaPointe : « Une communauté autochtone n’est pas seulement une question de lieu; c’est une question d’appartenance. L’identité de notre communauté est tissée à travers notre histoire et nos relations communes. »

Aspirations en matière de soins de santé pour les Autochtones
Mme LaPointe a parlé de ses propres aspirations et de celles de sa communauté quant à l’avenir des soins de santé pour les populations autochtones. Elle envisage un avenir dans lequel les soins de santé aux Autochtones ne seront pas un complément, mais une partie bien intégrée et visible du système. « Récemment, un résident atteint d’un cancer de stade IV ne connaissait pas l’existence de l’infirmière-pivot autochtone à l’Hôpital général de Kingston (HGK). Il ne s’agit pas de pointer quelqu’un du doigt, mais de résorber une défaillance systémique : les hôpitaux doivent s’assurer que ces services sont connus et accessibles dès le départ, explique Mme LaPointe. Les gens dans ma communauté sont comme moi, des gens ordinaires à la recherche de soins de santé adaptés. Au lieu de nous demander quelles sont nos aspirations en matière de soins de santé, nous devrions demander au système [de soins de santé] quelles sont ses aspirations en ce qui concerne le [type de] soins qu'il souhaite fournir. Chaque communauté mérite des soins de santé convenables et le système de santé lui-même doit mettre les gros moyens pour répondre à ses besoins. »

L’importance des enseignements autochtones dans la formation médicale
Mme LaPointe explique aussi qu’à son avis, le manque d’enseignements autochtones dans la formation médicale constitue un obstacle de taille à la prestation de soins de santé adaptés. « Souvent, les prestataires de soins de santé ne sont pas à l’écoute des besoins des Autochtones en matière de soins de santé parce qu’ils ont suivi des études dépourvues d’enseignements autochtones, remarque-t-elle. Ce fossé en matière d’éducation est le résultat du colonialisme. Il ne devrait pas incomber uniquement aux peuples autochtones de veiller à ce que les prestataires de soins de santé comprennent nos besoins; les systèmes d’éducation eux aussi se doivent d’inclure une présence autochtone bien réfléchie dans leurs programmes et leurs établissements. En omettant d’intégrer la vision du monde autochtone dès le début [de la formation], il n’y a aucune sensibilité ou compréhension des répercussions du colonialisme sur la société et la santé [autochtones], et par conséquent, les soins médicaux deviennent inadéquats pour les populations autochtones. »

Voix autochtones dans la conception des soins de santé et les initiatives de l’ÉSO FLA
Pour Mme LaPointe, il est fondamental d’inclure les perspectives autochtones dans tous les aspects des soins de santé. « Le système de santé actuel est rompu pour les peuples autochtones. Je ne pense pas qu’il soit possible, dans le système actuel, que les professionnels de la santé prodiguent des soins holistiques qui respectent la vision du monde autochtone, car ils n’ont pas les connaissances ou la formation nécessaires pour le faire, affirme-t-elle. Le véritable changement doit commencer par l’éducation, en intégrant les visions du monde autochtones pour créer une approche holistique et inclusive en matière de prestation des soins de santé. »

C’est la raison pour laquelle les avis et les perspectives présentés par la Première Nation algonquine d’Ardoch dans le cadre de leur participation à l’ÉSO FLA sont si cruciaux. Ils contribuent à mettre les diverses voix, connaissances et expériences vécues des Autochtones au premier plan des discussions sur les soins de santé. « Notre communauté s’articule autour d’un conseil des chefs de famille qui se réunit une fois par mois, où nous discutons des problèmes et les rapportons aux membres pour discussion », précise Mme LaPointe. Comme elle l’explique, cette approche favorise une large participation et assure la représentation au sein de sa communauté, et celle-ci peut proposer des idées-forces et des observations pertinentes à l’ÉSO FLA.

Les idées de Mme LaPointe soulignent la nécessité de soins de santé inclusifs et complets pour les communautés autochtones, ce qui comprend l’offre de pratiques de santé autochtones adaptées à ces communautés. Elle souligne que cette approche profitera à terme à tout le monde. « La vision autochtone du monde considère la santé comme une approche holistique qui tient compte de bien plus que la simple condition physique de la personne. Elle met en évidence l’importance de s’attaquer aux nombreux facteurs qui influent sur la santé et le bien-être en général – mentaux, spirituels, sociaux et émotionnels – et pas seulement aux problèmes de santé ou aux préoccupations physiques.

Nous sommes reconnaissants à nos partenaires autochtones, comme Mme LaPointe et la Première Nation algonquine d’Ardoch, qui plaident sans relâche pour l’inclusion des connaissances et des visions du monde autochtones dans la conception et la prestation des soins de santé. Grâce à sa participation à l’ÉSO FLA, la Première Nation algonquine d’Ardoch contribue à promouvoir un système de santé qui comprend les besoins des peuples autochtones de notre région pour mieux y répondre.